(Benedict Delbosc, un archiviste émérite du Vatican, se lança dans une aventure aussi périlleuse que déjantée. Sa quête le mena jusqu'aux portes majestueuses du château marquisal d'Avignon, niché dans les replis ensoleillés de la Provence.)
Le cher Benedict, après sa joute avec le garde à l'intelligence de méduse, tel un rhinocéros au milieu d'une boutique de porcelaines, franchit la porte du château, Laissant derrière lui des portes vermoulues et des rongeurs tourbillonnants, il s'enfonça avec un enthousiasme démesuré dans les entrailles mystérieuses du château.
les pièces oubliées depuis des siècles, ornées de tapisseries fanées et peuplées par des ombres du passé semblaient frémir devant l'arrivée de ce démon déguisé en homme de Dieu. Dans la salle des miroirs ternis, où chaque reflet semblait pleurer sa splendeur passée, Benedict Delbosc déambula, traînant derrière lui un cortège d'ombres errantes et de souvenirs oubliés.
Puis, il s'aventura dans la bibliothèque poussiéreuse, où des livres antiques côtoyaient des araignées savantes. Les pages jaunies frissonnaient à son passage, comme si l'esprit de chaque érudit du passé se réveillait pour observer le nouvel intrus.
Sortant enfin des méandres du château, Benedict se trouva face au garde, une montagne de chair somnolente. D'une voix délicieusement sarcastique, il lui enjoignit de quitter son poste, de balayer la porte, et accessoirement, d'apporter de la vaisselle digne de son nouveau rang. Un sourire en coin, il ajouta qu'un peu de compagnie paysanne ferait certainement des merveilles pour égayer le château.
La pomme croquée avec une nonchalance étudiée, Benedict lança le trognon sur le front du garde, qui s'empressa d'exécuter les ordres avec la docilité d'un chien bien dressé.
Satisfait de sa prise de pouvoir, Benedict Delbosc arpenta les ruelles tortueuses d'Avignon. Son esprit retors le guida jusqu'à la Banasterie, quartier où se cachait une jeune et jolie paysanne répondant au doux nom de Jeanne. Les ruses de Benedict, aussi sournoises qu'un renard dans un poulailler, réussirent à séduire la belle Jeanne.
Leur folle nuit d'outrages et de libations se déroula dans l'atmosphère enivrante de l'auberge du Rossignol, où le vin miellé coulait à flots, mélangeant les rires étouffés aux murmures passionnés.
Au petit matin, laissant derrière lui les échos tumultueux de la nuit, Benedict Delbosc regagna son nouveau logis, le château d'Avignon, où l'attendait un garde désormais soumis et des appartements imprégnés de sa propre extravagance.