Madeline inclina la tête et saisit la main tendue par Hersende de Brotel.
Tout le plaisir est pour moi chère Marquise. Vous pouvez être fière de votre Provence vous savez. Depuis mon arrivée, je me sens comme un poisson dans l'eau, comme une maille sur une côte ou comme une perle dans son huître ou encore comme un coq en pâte, sauf que je ne suis pas un coq... ni une poule d'ailleurs... mais je m'égare là.
Quant à Avignon, quelle merveilleuse cité ! Elle "m'épape" et son pont me donne envie de relever ma houppelande et de m'essayer à quelques pas de bourrée... Heureusement, bourrée, je ne le suis pas et c'est tant mieux pour tout le monde, je suis une piètre danseuse quand je n'ai pas de cavalier doué... mais je m'égare une fois encore.
Par contre, je ne me suis pas égarée lors de mon voyage, ce qui est presque miraculeux en ce qui me concerne. Cependant, il est vrai que les routes ne sont pas très sûres de nos jours. D'hier non plus diraient certains.
Pose ses mains sur ses hanches et s'exclame :
C'est tout de même incroyable qu'on ne puisse pas traverser la principauté françoise sans se faire titiller les bourses par quelques manants mal intentionnés ! J'en connais un qui, au lieu de se faire brunir les avant-bras sur son bateau de malade à Marseille, ferait mieux de donner un bon coup de bride à ses policiers !
Se reprend un peu
Pardonnez mon emportement, aussi léger soit-il, mais ce laxisme, c'est comme toutes ces filles qui portent la frange à la Kate Moss, ça m'énerveuhhhh !
Prend une inspiraton forcée et regarde autour d'elle.
Il est drôlement beau votre château, dites-moi ! Est-ce là l'oeuvre d'un quelconque architecte italien ? On m'a laissé entendre que Florence regorge d'artistes aux idées révolutionnaires...