Anoblissement de Dahut et Vitruvio

Alexis venait de revenir pour Avignon, personnellement il n'y mettait plus trop les pieds, peut-être une allergie, un dégoût, ou simplement une passivité qui devenait flagrante. Il vieillissait mal, comme si ses trois années sur une galère avait accéléré quelque chose en Provence qui s'accentuait ce mal depuis quelques mois. Cette fois-ci accompagnée par son épouse, il pénétra pour la première fois dans cette salle des cérémonies du palais marquisale avec un pincement au cœur. Le 1er octobre de l'année précédente il mettait le genou à terre depuis bien longtemps devant une autre personne dont il acceptait la tutelle. Mais cette dernière était morte, l'avait élevé lui et son épouse au rang de vicomtes.

Un dallage froid, une large nappe tendue sur une table massive, et là, la comtesse de Valréas, héraut ès vassalité, qui semblait avoir tout bien coordonné dans l'organisation de ce rite dont il était l'instigateur. Exceptionnellement il remettait sa chape de seigneur, et comptait anoblir deux amis qui le méritaient largement. Oh bien sûr, ils n'avaient pas fait de grands coups d'éclats pour le prestige de notre comté, mais mis bout à bout les actions des honnêtes Provençaux, on arrivait à un prestige ignoré délibérément, et sa suzeraine avait décidé de briser ce sceau, il comptait faire de même. Une promotion sociale, mais si elle était négligeable en Provence, la noblesse n'était pas reconnue...

Mes hommages du matin comtesse ! Dit-il à Hersende en s'inclinant courtoisement, accompagnant cela par un gracieux baise-main à la noble dame.

Puis, comme si le fauteuil faisait revenir sa fatigue au grand galop, il se l'accapara immédiatement, prenant ses marques dans la vaste salle. Affalé dessus, Alexis en profita pour se détendre aussi, attendant ses deux futurs (ex-)vassaux. Il dévisagea les deux nobles dames, l'une qu'il avait épousé tombé sous son charme, amour de sa vie, l'autre restant l'énigmatique amie qui avait relevé le défi, faire rapidement une cérémonie convenable.

La Chancelière quitta l'aile des Ambassades de la Couronne de France et descendit tranquillement vers le lieu de la cérémonie. Elle connaissait peu les futurs vassaux, Dahut, croisé brièvement lors du festival de la Couronne et Vitruvio, un Ambassadeur qu'elle appréciait bien à défaut de le côtoyer plus personnellement.

Toujours ce cachet spécial pour l'ancienne vassale que ces anoblissements, faisant poindre ce pique haineux envers celui qui fut "son Suzerain" et qui trouva moyen de mentir sur son compte.

Les portes de la salle passées, Déesse inclina sa longue tignasse noire à l'intention d'Hersende et se dirigea vers le tout nouveau Vicomte et sa douce épouse.

- Vicomte, Vicomtesse - Sourit, que cela fait étrange, tout de même! - Je me réjouie que les événements officiels me permettent de vous croiser! Je dirais même, presque regretter ce voyage en Helvétie.

Elle les salua, comme elle fit poliment avec Dahut, puis une étoile d'amusement la gagna à la vue de Ref.

- Senhor! Vous permettez que je me joigne à vous de bon coeur? Je doute que la Sauvageonne ait à débattre en vostre compagnie icelieu!

Sourire taquin. Elle songeait à la Commission, forcément! Tien, du coup, elle se surprit d'avoir ainsi salué tous et chacun...

Ref sourit à la remarque de DS.

Mais bien sûr Chancelière, votre compagnie me sera des plus agréables dit-il tout en se levant .

Je vous en prie reprit-il avançant la chaise voisine à la sienne.

Je vous assure cependant que mes impressions envers votre personne ne sont en rien assimilables à un terme tel que "Sauvageonne".
Je vous vois plus comme une passionnée. Ce qui est tout à votre honneur.

Arrivée à la porte dérobée Vero sort le lourd trousseau, le cliquetis de clés lui fait revenir des souvenirs, ces souvenirs qui lui décroche un sourire, la serrure si mal entretenu ce fait difficile et lui résiste, que force patience viens enfin à bout, les gondes crient et soupire avant de se refermer dans un fracas assourdissant. Traversant en silence le couloir sombre que le temps avait à peine altéré. Le froissement de la soie chouinte à chaqu'un de ses pas. La saveur fruitée de l'orange embaume l'air tiède.

Guette la lumière et s'y dirige sans hésitation. Se sentant légère et heureuse par cette magnifique journée. Connaissant tout les recoins et les chemins, couloirs et corridors de la maison hantée s'y dirige prestement.

Lisse la soie magenta et caresse le velours vert vif, prélève les toiles d'araignées qui s'y étaient accrochées et entre bans la salle de cérémonie.

Eblouie par l'apport de lumière Vero prends un instant avant d'identifier les présents. Incline légèrement la tête en signe de salut et distingue enfin son filleul et file en sa direction.

S'y penche et le sentant si raide et serieux, l'embrasse gaiement lui prends la main et lui glisse une cristal taillé dans la paume, s'en éloigne légèrement, l'observant de biais, se redresse fière et souriante.

Vitruvio qui se tenait derrière un monticule de parchemin , traduisant , oeuvrant a Modène pour une paix qu'il espéré du fond du coeur . Un valet viens lui rappeler que la cérémonie a se train aller commencer sans lui . Vitruvio d'un bon se précipita vers la sorti de son bureau , décochant au passage un coup de pied au jeune page qui dormais dans l'antichambre et qui était sensé le prévenir de l'heure . Il déboula dans la couloir vêtu comme a son habitude de bouffante de velours noir crevées de soie rouge . Autour du coup une croix recroisée de sinople marqué son appartenance a l'ordre de saint lazare . Un valet lui ouvrit la porte , il pénétra la salle ou tous le monde était deja réuni . Il resta un instant dans l'encadrement de la porte puis le sourire aux lèvres s'avança dans la salle .


Il s'avança vers Hersende , et s'inclina .

Contessa un honneur pour moi de vous êtres présenté .

Il se tourna ensuite vers la couple ami et ne pus s'empêcher de leur sourire largement , il s'inclina .

Vicomte , Vicomtesse

Il sourire spécial pour le Senhor de Lorgues , qui avait accepté d'être son témoin . Puis ils étaient tous les deux médecins .

Senhor je vous remercie sincèrement d'être présent aujourd'hui.

Viens le tour de la chancelière , qui porté sur son visage la même fatigue que Vitruvio .

Chancelière , un grand plaisir de vous voir ici . puis chuchotent je prend doucement contacte avec Modène .

Il fut surpris , mais agréablement de la venue d'Eracle . Un signe d la tête a la Dame de Beausoleil

Dame , Fra Eracle merci de vostre venue .

Il pris place a coté de Dahut et lui dit chaleureusement bonjour .

Ah, voilà ! Désormais les témoins et les futurs anoblis arrivaient au fur et à mesure, même quelques curieux, proches. Lestement, il se releva pour les accueillir, le seigneur de Lorgues, ami depuis son mandat comtal, était le premier, suivi de la Chancelière, autre amie qu'il avait appris à apprécier, mentor durant sa carrière diplomatique. Et enfin le principal intéressé, Samuel A. de Trévière, maire d'Aix, mais pas ton illustre témoine. L'ironie du sort voulait que le témoin de Vitruvio soit déjà là, mais pas lui, et là c'était Dahut présent, mais pas Vero, il en rit intérieurement. Au moins cela n'était pas une cérémonie monotone comme on pouvait s'y attendre.

Enfin la belle dame de Beausoleil arriva, suivi d'un Marseillais, Eracle, certainement là pour Vitruvio qu'il connaissait depuis longtemps, il le salua, n'ayant jamais eu de rapport aussi privilégié avec lui qu'avec son illustre compatriote Vero. Doch faisait quant à elle une entrée timide en tant que poursuivant d'armes ès vassalité, il espérait qu'elle n'avait pas peur de la présence d'éminents Aixois suite aux derniers évènements de l'imposition de la ville. Puis enfin l'homme tant attendu, il voulait se faire désirer. Alexis regarda alors son épouse et lui sourit avant de faire un signe de tête à Hersende pour lui faire comprendre que la cérémonie pouvait commencer.

Nous allons commencer par Samuel Alexandre de Trévière, dit Dahut, en la transmission de mon ancien fief, Vitrolles, qui me tient à cœur, dit-il en s'adressant à la comtesse un sourire amical aux lèvres.

Caillinette arriva souriante et salua les présents comme il se doit, puis elle se dirigea vers Vitruvio, elle lui sourit et saisie sa main avant de lui offrir un baiser qu'elle déposa sur sa joue, avantde lui murmurer délicatement à l'oreille : Je suis heureuse d'être à tes côtés en ce jour si important pour toi. Je suis si fière de toi mon tendre.
Puis elle laissa glisser ses doigts entre les siens s'éloignant pour écouter la cérémonie proche de d'Eracle et Véro qu'elle salua plus affectueusement. Heureuse de vous revoir comment allez vous ?

Hersende avait terminé les procédures, et désormais s'écartait pour laisser au véritable maître de cérémonie en la personne du vicomte de Marignane la parole. Alexis s'avança donc, et sourit à l'assistance.

Comme vous l'avez compris, je compte inféoder dans un premier temps le sieur Samuel Alexandre de Trévière. Mais avant de commencer, je souhaite ressituer la place qu'à un noble, et donc celle que devront tenir mes futurs vassaux.

Il est un idéal qui se meurt, et qui porte le doux nom de chevalerie. Ce n'est pas seulement une arme terrifiante, mais c'est aussi un art de vivre, une philosophie qui se perd. Cette arme a été pervertie par une société qu'elle souhaitait réformer par sa manière de vivre et de penser.

Être chevalier implique avant toute chose un combat intérieur pour atteindre cette conscience supérieure. De même la noblesse, je vous citerai Christos, « Il n’est de noblesse que d’âme, et c’est dans votre cœur qu’il vous faut être noble. Mais sachez que même ainsi, vous serez vulnérable, car la noblesse est souvent blessée par la bassesse. »

Il y a un idéal auquel vous devez vous rattacher, c'est bien celui du Roy René, dernier souverain de Provence. Esprit de foi, de lutte et de poésie que connait le chevalier, termina-t-il avant d'un signe de la main appeler Dahut à s'avancer le premier.

Alexis sortit de son fourreau son épée dont il laissa la lame planter dans le sol. Puis il reprit la parole.

A genou chevalier. Comme vous le savez, je vous concède mon ancien château de Vitrolles dont je suis sûr ferez bon usage. Désormais un pacte vassalique va nous lier, Samuel. Le Très-Haut en est le transcendant témoin, Véronique de Beausoleil sera l'amie qui vous guidera sur la voie de la noblesse qu'elle honore chaque jour de sa présence.

Le vicomte attendit alors le serment de son futur seigneur de Vitrolles qui porterait haut ses couleurs comme il l'avait fait pour sa suzeraine.

Alexis regarda donc la poursuivante d'armes ès vassalité, Doch, qui tenait le Livre des Vertus, et d'un signe de la tête il l'invita à s'avancer avec, avant de se retourner vers son vassal aux hommages sincères et touchants.

Seigneur de Vitrolles, j'accepte vos hommages qui me vont droit au cœur... cœur qui j'espère ne sera jamais transpercé par une lame félonne ! Le Livre des Vertus est synonyme de cette fidélité immuable pour les deux personnes qui se lient ainsi, bien que certains ont su transgresser impunément ces règles divines, si ce n'est les hommes qui le condamneront, ce sera les portes de la Lune qui l'attendront !