Ouverture Testamentaire de Ladoce de Lorso

Eavan avait reçu la lettre. Son médicastre avait tout fait pour la dissuader de faire le déplacement. Sa santé, depuis les joutes de l'indépendance où elle avait poireauté des heures a attendre ses adversaires à la mercie d'un mistral particulièrement cinglant, était mauvaise. Par "chance" la fièvre l'avait enfin quittée quelques jours plus tot. Une "chance" qui lui permit de retourner à l'ADN où elle n'avait pas mis les pieds depuis un moment pour apprendre le décès de Ladoce. Elle tentait de n'en rien laisser paraitre mais ce départ là lui semblait être la goutte d'eau de trop.
Trop de morts. Beaucoup trop.
Depuis, elle n'était guère sortie de son silence que pour des indications simples à l'adresse de son personnel et des formules basiques de politesse. Bravant l'interdis de son médecin, elle avait fait préparer une voiture et se retrouvait désormais à entrer dans une pièce parée de couleurs ladociennes avec la mine pâle et fermée.

Cela discutait, aussi la vicomtesse se glissa-t-elle telle une ombre dans la pièce en espérant ne pas être inclue à la conversation. Si elle avait l'intention d'aller dire quelques mots à Farwen, elle n'avait guère envie d'être mélée à des conversations pratiques pour le moment.

Ne voyant aucune autre personne invitée arriver, Diana ouvrit le testament et le lut :

Citation :

Citation :

Testament de Ladoce de Lorso, Comtesse de Fontvieille et Dame de Cannes

Nous, Ladoce de Lorso, saine de corps et saine d'esprit,

Désirons qu'après notre mort, soient légués :

A notre frère, Oursaring de Lorso, notre Comté de Fontvieille, à la seule condition qu'il conserve les vassaux actuels, Al de Koenig et Florence dou Paradou, et qu'il prenne notre fille Elya, comme vassale, en lui transférant ses terres du Paradou.
Si ce dernier ne nous survit pas, que ces terres soient confiées à Florence dou Paradou aux mêmes conditions.

A notre ami, Adrian Audisio, notre Seigneurie de Cannes, pour le remercier de toute l'aide qu'il n'a de cesse de nous apporter au fil des jours
Si ce dernier ne nous survit pas, la seigneurie sera confiée à l’Église, qu'elle y installe là bas un orphelinat dont elle confiera la gestion au Yueel-Arystote de Champlecy, si ce dernier accepte.

A Prunille de Cianfarano, le contenu de nos serres ainsi que le jardinier attitré de Fontvielle, pour fleurir encore plus ses jardins de Fréjus,

A Eavan Gaelig, notre étalon, Jason s'il nous survit, et notre jument, Tess, afin qu'ils intègrent ses écuries, dans lesquelles, nous sommes sure qu'ils recevront toute l'attention qui leur est du, ainsi que la croix d'Aristote en or, qui a été confectionnée spécialement pour nous,

A Atchepttas Ysgarde, le contenu de notre armurerie, qu'elle vienne compléter la sienne, sans doute déjà très fournie, ainsi que nos bijoux, pour lui rappeler la jolie femme qu'elle est,

A Delia Dou Paradou, le contenu de notre bibliothèque, pour l'aider à passer sereinement le temps à Fayence,

Enfin, à Savié Audisio, le petit coffre en marbre, qui se trouve dans notre bureau, et son contenu, quelques pièces d'or qu'il pourra compter et recompter sans pour autant les dépenser.

Fait à Avignon ce 5 octobre de l'an 1460,

Mis sous enveloppe et scellé le 5 octobre 1460 par Prunille de Sabran-Cianfarano, en sa qualité de Maître d'Armes

Oursaring fini par se secouer. Bien sûr qu'il avait écouté, et qu'il avait enregistré ce l'annonce. Mais il se sentait malgré tout lourd et vide. Sa famille disparaissait membre après membre et finissait seul dans un grand château vide.

Farwen lui parla, Elya posa sa main sur son épaule et il fini par se lever. Il se força a sourire à la Comtesse-Baronne.

Je vais prendre des dispositions pour que les legs aillent à chaque personne... Et je dois voir avec vous pour les cérémonies à tenir...

Puis il se tourna vers Farwen et lui sourit tristement.

J'avoue que je n'ai y pas encore pensé. Je... ne voulais pas y penser aussi. Je te laisse t'en charger. Je n'ai qu'une volonté, c'est qu'il y est de la lavande.

Puis il se décala montrant Elya.

Si tu veux bien, ma nièce, Elya, la fille de Lado, t'aidera.

Il leur sourit, puis se tourna vers le fond de la pièce, replongeant dans son silence.

enfin une réaction!
Flo est soulagée, écoutant Oursa prendre les choses en mains... et les lui délégant. Au moins elle va pouvoir faire quelque chose!

Citation :

Si tu veux bien, ma nièce, Elya, la fille de Lado, t'aidera.

Hein? Quoi? La fille de.... Ah oui, la fille adoptive de Ladoce! elle lui en avait parlé mais Flo ne l'avait jamais rencontrée.
Elle la jauge d'un coup d'oeil rapide. Petitoune fluette et timide, muette et triste... les circonstances ne sont pas pas favorables à une rencontre!
Elle se présente donc

Elya je suis désolée de ne pas t'avoir rencontrée dans des circonstances plus plaisantes. Je suis Florence du Paradou, dame de Maussane-les-Apilles, amie et vassale de ta mère... et donc désormais vassale de ton oncle.
Si tu es d'accord, je vais prendre contact avec son éminence Richelieu pour organiser une cérémonie en sa mémoire, et je te tiendrai au courant.

Eavan, toujours austère malgré un sourire fugace à la référence de son amour pour les chevaux, s'approcha d'Atchepttas. Elle ne souhaitait pas déranger les discussions familiales et se contenta de quelques mots brefs.

J'accepte le leg.

Après une brève pause pour reprendre sa respiration.

Je serais à Salon si on a besoin de moi.

Attendre un instant, au cas où l'on ait besoin d'elle dès maintenant .. Ou bien qu'Atch souhaite lui parler ... Ensuite elle quitterait le palais le plus vite possible pour rejoindre son castel. Elle avait besoin de solitude, maintenir les convenances commencait à lui peser.