Cérémonie d'anoblissement d'Atchepttas Ysgarde

C'était le dit-jour, l'anoblissement de la Forcalquiérenne, devenant vassale de la Comtesse d'Avignon. Ils étaient partis très tôt ce matin pour arriver en début d'après-midi en la capitale marquisale, le Vicomte de Marignane et sa douce promise, accompagnés d'une conséquente garde. Tout le monde connaissait le danger de la route, et il ne le souhaite pas plus que tout avec sa belle Aurore à ses côtés. Du fait qu'elle était enceinte, le couple n'avait pu que venir en carrosse qui pénétra dans les murs de la ville. Les oriflammes, les tabards des chevaux, les livrées des gardes et les armoiries sur les portières indiquaient aux bourgeois le rang des passagers et de leur suite. Suite qui arriva enfin devant le Palais marquisal. Bien que cela ne l'enchantait guère, il venait pour son amie Atchepttas dont il était le témoin de son anoblissement.

Prêtant sa main à sa belle pour descendre, Alexis et Aurore se dirigèrent vers la salle des cérémonies du Palais, accompagnés par six gens d'armes aux luxueuses pertuisanes décorées des armoiries de leur maître. Ces derniers se disposèrent discrètement dans la salle encore vide, tandis que le vicomte et sa fiancée s'avançaient pour saluer la baronne de Fayence, officiant visiblement la cérémonie, attendant les deux autres principaux protagonistes de l'affaire qu'étaient la Marquise et sa future vassale. Alexis portait le large manteau de son ordre aux couleurs baussenques qui recouvrait son surcot or et azur. Son épée pendait à sa ceinture orfèvrée. Son habituel chèche de sinople cousu d'un dragon aux fils d'or le couvrait dans cette salle froide. Lâchant tantôt la main de sa belle, il s'inclina courtoisement devant Doch.

Mes hommages ma damoiselle la baronne de Fayence, lui dit-il un sourire amical aux lèvres.

Yvain avait discrètement frappé à la porte des appartements d'Hersende où elle finissait de se préparer pour l'avertir que le témoin de sa future vassale était déjà arrivé et patientait dans la salle de cérémonie en compagnie de sa promise et du Héraut es-vassalité.

Hersende laissa ses suivantes achever de relever ses cheveux pour poser la couronne marquisale sur sa tête, puis contempla un instant son image dans le miroir convexe qu'elle avait fait venir à grand frais de Venise. Elle fronça les sourcils... peut-être un peu austère le surcot noir brodé d'argent à la longue traîne qu'elle avait revêtu et qui s'ouvrait sur une robe du même ton... mais tant pis!

Elle passa dans son bureau puis descendit de là l'escalier qui menait vers le grand vestibule afin de rejoindre la salle de cérémonies.

Bonjour Doch! dit-elle en souriant au Héraut. Elle ne put s'empêcher d'un coup d'oeil rapide de vérifier que tout était bien en place... et s'en amusa, constatant qu'elle n'avait pas perdu les habitudes prises lorsque c'était elle qui officiait lors de telles cérémonies.

Alexis... dit-elle en présentant sa main au Vicomte, bienvenue en Avignon. Vous vous faites trop rare! Si j'ai eu le plaisir de rencontrer récemment votre fiancée, ajouta-t-elle en s'adressant à Kylee, cela fait bien longtemps que je ne vous y ai vu.

Ayant prévenue par Doch qu'elle l'allait assister pour l'anoblissement d'Atchepttas, elle était habillée pour cette cérémonie.
Cette fois, elle ne s'était pas perdue dans la labyrinthe du château d'Avignon, arriva à l'heure dans la salle de cérémonie pour une fois...^^
Le regard balayant sur la salle avant de se focaliser sur Doch, Alexis, Hersende et Aaaah la fameuse Atchepttas qu'on allait l'anoblir, elle se dirigea vers eux.
-Bonjour,dit-elle en s'inclinant devant les personnes présents, Tout le monde est présent?

Hmmm, mais non, mais non, ils viennent juste d’arriver voyons. Et puis de toute façon... On n’allait pas commencer sans toi non ?

Atchepttas rougit légèrement à la réponse de Doch.

Soudain, Miss entra dans la salle, elle lui adressa un sourire

Bonjour Miss, ça faisait un certain moment !

Puis elle se reporta son attention sur Doch qui avait repris la parole. Soudain, elle lui demanda son certificat de baptême. La jeune femme sortit un petit parchemin de son sac assortit à sa robe et le tendit à Miss.

Le voici....





Soudain, elle entendit que la porte s'ouvrait et tourna la tête légèrement. Dae était arrivé. Elle lui adressa un joli sourire. Puis peu de temps après Sherry arriva. Elle ne s'attendait pas à sa venue et ce fut une belle surprise que de la voir assister à son anoblissement.

Miss sourit à Atch:
Oui! Contente de te revoir!
Puis, elle écouta Doch. Au moment où Doch demandait le certificat, Miss s'avança vers Atch qui sortit un parchemin et la tendait.
Merci, dit-elle en prenant le parchemin.
Elle regarda attentivement le parchemin si c'est pas falsifié et hocha la tête.Elle se tourna vers Doch:
-C'est bon. Atch est bien baptisée.
En rendant le parchemin à Atch, elle ne put pas s'empêcher de lui chuchoter:
En 1455. ca fait loin....
En souriant, elle recula pour laisser poursuivre l'Héraut Doch.38

Suite à la baronne de Fayence, c'est au tour de la Marquise, dont la main se tend qu'il saisit pour la baiser délicatement, en s'inclinant derechef.

Ma dame, c'est toujours un plaisir de vous rencontrer. Il est vrai que je viens fort rarement en ces lieux. Je n'en ai aucun intérêt, bien que ma mie est poursuivante à l'Hérauderie. Une occasion comme une autre... D'ailleurs j'espère vous voir le 16 en ma vicomté avec votre future vassale, pour jouter entre autres, car j'imagine que vous serez à notre mariage!...

La principale intéressée était enfin là, un léger hochement de tête et un sourire pour l'accueillir, bien qu'elle en avait certainement autre chose à faire. D'ailleurs, Alexis s'écarta discrètement pour retrouver sa douce compagnie, saluant au passage la vicomtesse de Hyères, la baronne de Beuil et le seigneur de Ceyreste qui venaient d'arriver.

Tandis qu'Atchepttas ressortait son certificat de baptême pour le présenter à Miss, un léger bruissement de tissu lui fit tourner la tête, en découvrir l'origine.
La Baronne sourit en voyant entrer et prendre place dans l'assemblée la Chancelière. Sourire qui s'estompa quelque peu devant ce noir profond ceci étant, lui remémorant les dernières nouvelles du Béarn.

Enfin, Miss ayant certifié que tout était bien en ordre, Doch se retourna alors vers Hersende, lui laisser la parole pour la suite.

Bien, je crois que c'est à vous donc. lui dit-elle avec le sourire.

Le Condottiere avait soigné sa tenue : il était vétu de braies bleues incrustées de fils d'or, botté de cuir cordouan noir, et portait sur sa chemise blanche imaculée, la brigandine à ses armes. Des attaches et une chaine d'argent maintenaient en place sa cape d'azur et s'achevaient sur un pendentif lourd de sens : une croix verte recroisetée, symbole d'un ordre presque fantômatique, mais toujours présent pour éclairer la nuit.

Il décroisa les bras et inspira profondément, bombant le torse pour se donner du courage : il fallait plonger dans cette masse humaine, affronter le protocole. Il posa la main gauche sur le pommeau de son épée, pendue à sa ceinture, et s'avança dignement. A ses talons, les éperons tintaient d'un son clair sur les pavés.
Il s'approcha en direction de la Marquise et, à quatre pas, s'inclina comme pour toucher le sol de sa main droite, puis se releva lentement en laissant cette dextre revenir contre son coeur, légère.
Déu vos guard, Maiestat, lacha-t-il d'une voix douce comme une brise, presque un murmure à peine lisible sur ses lèvres généreuses.

Une fois ce voeu élémentaire - exigé par le protocole et le respect, imposé par son éducation et sa foi - prononcé, le condottiere s'autorisa à pénétrer la foule pour figurer dans l'assistance. Il décocha au passage une oeillade d'encouragement et un sourire assorti à Atchepttas. Si elle pouvait ne pas le connaitre de vue, lui en savait long sur elle. Et à moins qu'elle n'ait vécu dans une grotte tout ce temps, elle avait surement entendu suffisemment de rumeurs que pour avoir une idée de qui il était. Elle saurait bien assez tôt mettre un nom sur son visage. Il la trouva séduisante et détourna les yeux. Croisant ceux de Beogora, il lui adressa un hochement de tête poli.

Ayant traversé et contourné la foule, il choisit un mur au fond de la salle et s'y adossa. Alors, croisant à nouveaux les bras, il observa silencieusement, un mince sourire accroché à ses lèvres.
Que valait cette séduisante sénéchale, une arme à la main ? Sans doute pas autant qu'Oceane la Démente, mais Da L'Escala aurait payé cher pour pouvoir la voir en action et - pourquoi pas ? - l'affronter en lices amicales.