Pitouf travaillait sur un de ces dossiers compliqués dont personne ne pouvait, en temps normal, se charger et qu'il avait, une fois de plus, récupéré pour affirmer son arbitrage lorsqu'il entendit toquer légèrement à la porte de son bureau. Les gardes avaient appris au fil du temps qu'il haïssait être dérangé durant son labeur et ils avaient aussi rapidement appris à se montrer discrets, voire invisibles, lorsqu'ils osaient approcher de son bureau.
Entrez !!! Hurla le maître des lieux. Le garde tenta de faire dépasser le moins possible la tête de la porte pour lui murmurer quelques mots incompréhensibles.
Palsambleu ! Articule donc, simplet, je ne comprends pas ce que tu dis !
Le garde déglutit et reprit légèrement plus distinctement :
Le sieur DenAdel désire vous parler, Messire.
Pitouf n'attendait pas son ami sitôt et son visage s'éclaircit brusquement, au point que le garde parut surpris d'une réaction si inhabituelle chez le Président de la Cour Suprême du Marquisat des Alpes Occidentales.
- Tu ne pouvais pas le dire plus tôt ?! Où est-il ?
- Il attend dans les couloirs près de l'entrée, Messire.
- Bien. File maintenant, tu sais comme je n'aime pas être importuné...
Le pauvre garde détala sans demander son reste, trop heureux de pouvoir s'en tirer à si bon compte, sans les remontrances habituelles...
Pitouf rangea rapidement ses dossiers et se dirigea vers l'entrée du Château. Appercevant son cher ami, il avança d'un pas décidé vers lui et lui donna une franche accolade.
Viens mon ami, je vais te faire visiter ta nouvelle demeure...