L’annonce avait été faite mise en évidence aux yeux de tous. J’avais pris soin de faire un noeud à mon joli mouchoir afin de ne pas oublier cet événement, mais voilà il était resté dans l’autre manteau^^ .
Ankou avait été pris lui aussi par son élection de maire et moi comme d’habitude par mes tâches quotidiennes. La seule chose qui avait été prête dans tout ce remue-ménage et qui nous attendait était l’attelage. Un joli carrosse confortable afin de protéger nos fesses du voyage et à la tête, dirigeant les autres chevaux, mon fidèle Nuage.
La Provence !
Elle résonnait au fond de mon cœur depuis longtemps, sans doute, depuis le jour où j’avais rencontré celle qui était devenue ma filleule, Marianne_dezyelinski, Comtesse de Rians, en comté de Provence.
Il en était passé des jours de rêverie, en haut du moulin dans ma chambre à l’étage où elle me contait cette merveilleuse Provence, sa Provence natale. J’en avais senti des odeurs imaginaires lorsqu’elle me décrivait ses lavandes aux couleurs mauves, dont les Provençaux en faisaient des quenouilles parfumant le linge de maison. J’en avais fait des festins tout aussi imaginaires et je voyais en fermant les yeux les mets s’étalant sur les tables en fêtes. La Provence et ses chants, la Provence et son soleil.
Elle est sans doute comme notre Bretagne tout aussi merveilleuse.
Puis sa terre avait été assiégée en 1458 et Marianne avait du partir afin d’être près d’eux. Un convoi s’était préparé en avril de la même année et j’y étais. Mais le destin fut capricieux et ce convoi ne pris pas la route tracée et je ne connus pas la Provence cette année là.
Ce fut en avril 1460 que je fis la connaissance de cette Provence mainte fois rêvée, et encore une fois le destin se révéla sous les pires auspices puisqu’elle m’annonça par l’oncle Nicolas d'Andrésy, la mort de ma filleule. Je ne vis que la funeste chambre de ma filleule n’ayant pas le goût de visiter cette contrée tant décrite.
Aujourd’hui afin de fêter l'anniversaire de l’Indépendance de ce Marquisat de Provence, avec une pensée pour ma filleule j’étais là. Sans doute trop tard pour participer à ces joutes mais qu’importe je serais dans les tribunes afin de soutenir cette manifestation honorable.
Ma main dans celle du nouveau seigneur de Briec, je nous faisais annoncer.
Missanges de Kerrandic, Vicomtesses des Forges ainsi qu' Ankou de Coëtivy, Seigneur de Briec,