Eavan souriait. Peu importait si son moral était bon ou mauvais, sa santé bonne ou mauvaise et ne parlons pas de ses amours, la perspective de joutes lui donnait toujours le sourire. C'était enfantin. Du moment qu'annonce était faite, tout n'était que trépignements jusqu'au moment béni où elle placait le heaume de joutes sur sa tête. Là, derrière la paroi métallique, elle pouvait laisser exploser sa joie. La guerre n'était que mort, souffrance et tristesse, les joutes par contre, c'était un exercice martial pour s'amuser. Et la vicomtesse à ce jeu là, s'amusait beaucoup.
Eavan souriait donc, en observant ses gens en train de finir de préparer la tente pavillon. De lourds pans de tissus l'isolait du mistral et du froid. Quelques chaises étaient disposées. Un lourd coffre servait à la fois de table et de rangement pour son équipement de joute. Le tout n'avait pas été difficile à faire venir depuis Salon. Le vicomté était proche.
Felipe, le bras droit de la Gaelig, vint l'informer que tout était prêt.
Je vois Felipe, je vois.
Le ton était amusé. Proche de la tente, le cheval de la vicomtesse attendait lui aussi. Impatient lui aussi. Mistral avait déjà jouté une fois. Il reconnaissait sans doute la même tension dans l'air ... Un ratelier était bricolé et accueillait un sacré nombre de lances.
Il te faudra être prêt lorsque l'annonce de l'ordre des combats sera donné. D'ici là, profite en pour te reposer.
Bien Vicomtessa.
La Gaelig le regarda s'éloigner. Une chaise était disposée à l'entrée de la tente. Après avoir jetté une cape sur ses épaules Eavan s'y installa, un godet d'hypocras à la main. Le Très Haut puisse-t-il bénir encore longtemps le jour de leur Indépendance.