Une silhouette enveloppée d'une cape dont dépasse curieusement un tentacule fait les cent pas sur le quai.
Groumpf ! et regroumpf ! Mais que fait ce marchand ! Voilà plus de deux heures que j'arpente les quais et je ne vois toujours pas sa barque.
Agacée par cette attente, elle entre dans une taverne, avale quelques chopines et revient sur le quai.
Ah ! Te voici coquin ! Où étais-tu passé ? Mes chausses sont toutes humides à force de patauger dans les flaques d'eau.
L'homme à la mine burinée ne fait aucun cas des remarques de cette donzelle. Une seule chose l'intéresse, récupérer au plus vite une bourse pleine en échange de la commande passée il y a quelques semaines.
D'un signe de la tête il désigne un monceau de caisses de bois.
Tu es certain que tout y est ? S'il manque un seul serpentin à cet alambic tu es cuit l'ami.
Impassible le marchand dépose les caisses sur la quai et tend la main pour recevoir son paiement.
Dis donc faquin, tu n'imagines pas que je vais mettre ces caisses seule sur ma charrette. J'ajoute 5 écus si tu les places avec délicatesse à l'arrière de ma charrette.
5 écus suffisent à convaincre l'homme. Un bruit métallique retentit à chaque transfert sous l'oeil attentif de Fragrance.
La transaction faite, elle monte sur sa charrette, et file dans les rues sombres d'Avignon. Il est temps de trouver un endroit pour installer sa distillerie clandestine...