[RP] Un Baron Bourguignon à Avignon

Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 15/03/2010

Les mains accrochées aux béquilles, Théo contemplait avec un petit air d'ennui compassé les lambris dorés du péristyle, les anges nus jouant de la trompette autour de chevaliers armurés maniant le fléau d'armes. Il observa le tout, à s'en faire mal au cou, puis s'avança lentement vers le centre du vestibule, les pieds carrés emballés de vieux tissus martelant avec méthode le sol dallé.
Mais une fois au centre, il fallut bien choisir une direction où se rendre. Devant lui s'étirait des couloirs aux destinations inconnues, et s'il avait le loisir de se perdre, il n'en avait pas l'envie. A sa gauche, des fauteuils pour les gens en attente, lieu de somnolence et d'ennui. A sa droite, une galerie ouvrait sur un large balcon, avec une vue probable sur la cité d'Avignon. De tout côté, ce n'était que silence et vide. Il n'y avait personne dans le palais du Marquisat, sauf des valets et des gardes, partageant la même et réciproque ignorance du Baron.
Sans réel enthousiasme, Théo se dirigea vers le balcon. Chemin faisant, il songeait à l'ironie du destin. Sous le gonfanon d'Ingeburge il combattit le Marquisat, blessant de nombreux soldats sans jamais tomber au combat. Seulement la guerre était mal engagée, et les victoires s'obtenaient à la manière de Pyrrhus ("Encore une victoire comme celle-ci, et je rentre en Epire!"). A l'heure de la capitulation, alors qu'il disposait d'un laisser-passer, des chevaliers mal disciplinés du marquisat étaient tombés sur lui par surprise. Sa blessure à la cuisse s'était réouverte, cette fameuse blessure causée par la dague d'Armoria peu de jours auparavant. Maintenant, il traînait cette princière estocade dans le Palais Marquisal, grâce à l'invitation de la Marquise elle-même!
Peu banale, comme histoire.
Le Baron franchit les portes vitrées pour se diriger vers la balustrade de pierre, où il prit appui pour contempler à son aise la ville et ses environs. Mais il ne s'attarda pas sur les environs, car il pensait alors à Cathy, enlevée par les Zokoïstes en représailles contre lui, il pensait à la Bourgogne, attaquée de toute part au nom de cette foutue guerre provençale, il pensait à sa promise, la blonde pucelle Della, bref il songeait à des choses incompatibles avec son état de blessé. Pour élégants qu'ils soient, les murs du Palais seraient comme une prison, deux semaines durant.
Seulement, à mirer les entrelacs des ruelles d'Avignon, il ne se sentait pas mieux. Il songeait aux mises en garde contre la Marquise, menteuse, hypocrite, infidèle à sa parole. Lui-même avait été surpris qu'elle en propose autant. Ne voulait-elle pas le duper, en lui promettant une complète indemnisation? Cette embuscade, sous des airs d'incident, n'était-elle pas volontaire et mûrement réfléchie? Plus que jamais, la méfiance était de mise chez le Baron. Il jugerait sur pièces, pour lui et pour ses compagnons.

Nombre de messages : 160 Date d'inscription : 25/09/2009

Un tout jeune homme brun, mince au point de paraître presque fluet, s'approcha du visiteur appuyé sur la balustrade du balcon qui semblait contempler Avignon sous le pâle soleil d'hiver, perdu dans ses pensées. Il l'observa un instant, notant les armoiries, les bandages et les béquilles.

Puis après un toussotement destiné à signaler sa présence, il demanda en s'inclinant devant l'étranger :

Baron, mes respects. Je suis Yvain le secrétaire particulier de la Marquise Hersende.

Sa Majesté m'a fait parvenir par pigeon un message m'informant de votre venue et me demandant de vous accueillir en son absence. Elle m'a donné ordre de vous faire préparer un appartement dans l'aile des Ambassadeurs, mais je vois que vous éprouvez des difficultés à vous déplacer. Peut-être seriez-vous mieux installé dans l'aile est...

Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 15/03/2010

Le Baron tourna la tête et avisa l'homme qui se présentait, opérant un demi-tour il l'écouta, penché sur ses béquilles, puis lui répondit d'une voix qui se voulait ni faible ni plaintive.

Quand on a essayé, comme moi, de gravir les murs de votre capitale à de nombreuses reprises, un simple escalier n'est pas un grand obstacle.
Mais je ne suis pas l'ambassadeur de mon pays, du moins pas officiellement. Je vous suis donc en direction de l'aile Est. Je n'ai point de bagages, j'ai tout perdu au cours de cette embuscade.

Nombre de messages : 160 Date d'inscription : 25/09/2009

Yvain s'inclina à nouveau avant de guider l'hôte de la Marquise.

Demandez ce dont vous avez besoin, Baron. La Marquise m'a également demandé de mettre à votre disposition son médecin, sachant que vous êtes encore souffrant.

Ils descendirent le grand escalier, traversèrent la Cour d'honneur et pénétrèrent par le porche dans la cour orientale. Là au premier étage, Yvain conduisit le Baron dans un appartement luxueusement meublé où l'attendait un domestique et lui dit :

Quand vous serez reposé, et que Sa Majesté sera de retour, demandez à Lucà de vous conduire à son bureau. Je crois qu'elle souhaiterait vous entretenir.

Nombre de messages : 32 Date d'inscription : 25/07/2009

Kika avait besoin de ce formulaire.
Il allait de salle en salle pour arriver à ses fins.
Chacun lui donnait une direction différente...tant est si bien qu'à bout de souffle, il se posa un instant.
Las.
Puis sursaut.
Excitation même.
Il regarde l'homme fastueusement vêtu.
Il le connait. L'a entendu déclamer sa verve pro-Bourguignonne en d'autres lieux. Plus propices d'ailleurs.
Il se rapelle même des mots employés à son encontre.
Mieux!
Son frère lui avait fait parvenir une affichette que ce Baron en goguette avait placardait en Gargotte Bourguignonne:

Citation :: Aux ignorants, traine-savates, et perfides brigands,

Je réponds, moi Theognis Montereau Baron d'Arquian et de Seignelay, que vous prouvez à chaque mot votre bêtise crasse.
En effet, vous vous proclamez anti-royaliste, et vous frappez la Bourgogne, terre meurtrie par l'action combinée du Roy et de l'Empereur.
Avant les Levanides existait le Grand Duché d'Occident. Il fut dépecé entre le duché de Bourgogne et la Franche-Comté, chaque souverain se réservant un bout de territoire. Notre pays fut sous la surveillance constante des deux Couronnes. Ainsi, la flamande Armoria fut dépêché en Bourgogne pour prendre le contrôle du château de Dijon et des institutions bourguignonnes. Ainsi, la vassale de l'Empereur, Ingeburge, fut envoyé sur nos terres dans le même but.

La Bourgogne vit sous le joug et l'infamie d'une domination étrangère. Récemment, Dole a été pillé par la Pairie de France. Vous agissez comme leurs alliés en pillant Macon et Joinville. Lâcheté et perfidie! Ceux qui doivent sourire se trouvent à Paris.

Moi-même, j'ai combattu en Provence sous la bannière d'Ingeburge, par engagement envers un ami. Je faisais peu de cas du marquisat. Le sort des Provençaux m'était indifférent. Hélas, je me trompais. Cette guerre est un carnage, où les royaux et les impériaux tentent de se partager la gloire d'un dépeçage. Aujourd'hui, je regrette amèrement mon engagement. Je ne ramènerai aucune caisse d'or pour ma Bourgogne. Il n'y aura aucune gloire attachée à mes pas.

Et mon coeur saignera d'entendre, encore, que l'on frappe la Bourgogne au nom du Roy!

Vive le Grand Duché d'Occident, libre et indépendant!

Theognis Montereau d'Arquian et de Seignelay,
Chef des Dragons d'Arquian

De voir ce fantoche si pret de lui...de voir cet accusateur prolixe à proximité...
Un coup de lame. A la jugulaire.
Même pas douloureux.
Juste pour lui faire ravaler ses mots.
Lui faire comprendre que quelques soient ses positions....sa détermination à rendre son Duché libre...il n'avait aucun droit à venir guerroyer ici même...pour le bon plaisir d'une Royauté fantoche. Tyrannique même...
Kika execrait l'honneté de sa Parraine la Marquise.
Parlementer avec cet homme aux convictions si indécises...si opposées.
Y'a pas pires adversaires que les indécis.

Arf, Hersende...laisse donc le moi à cet animal...
Chef de Dragons Purinés...voila ce qu'il est.

Il serra les poings à son passage...
Il lacha:

Saloperie...je suis l'instigateur du démentellement de Ta Bourgogne.
Je te crache au visage...mais pas icelieux...jme ferais encore engueuler...toi, je te coincerai dans une salle obscur.
Un lieu dans lequel peur se dit: Kika.
Un endroit ou tes mots blessants n'auront pas d'echo.
Tu te dis vindicateur d'une Bourgogne indépendante. D'un Grand Duché d'Occident et tu viens tuer mes frères Provençaux?
Tu te dis effaré de cette guerre horrible et je te trouve ici même?

A ces mots...Kika-le-traine-savate sourit.
Hersende le laissera repartir..mais pas kika.

Nombre de messages : 32 Date d'inscription : 25/07/2009

Suite à une engueulade des plus sévères de la part de sa Parraine...kika s'excuse!
Platement...Mais bon...

Et me fait pas chier toi!
Face de Boeuf Bourguignon!
T'as du cul que Parraine t'aime bien...je lache l'affaire!

Il part en gromelant...traine ses savates...et hurle à tout va:

Armoria!!!
J'vais t'arracher les bras!

Y'avait un bail que la Kicke était pas passé à Avignon...

Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 15/03/2010

Il suivait le secrétaire de la marquise, quand un homme vient à l'aborder, posture menaçante, mots qui tranchent l'air épais en sa direction. Un discours incohérent, troublé par l'émotion. Bien posté sur ses béquilles, Théo le regarde et lui répond:

Le démantèlement de la Bourgogne, c'est le Roy, c'est l'Empereur, ce sont les Levanides, êtes-vous de cette famille? On dirait que non.
Mais si vous êtes complice des attaques contre mon pays, alors je vous dis: vous vous trompez de cible! Attaquez les symboles royaux et impériaux, mais n'attaquez pas la Bourgogne. Vos ennemis, et donc les miens, n'attendent que cela.
Je suis venu ici en faveur d'un ami, j'ai combattu pour lui, Namaycush vous le connaissez peut-être. Mais chaque jour, je peux vous dire, chaque jour j'avais la nausée en regardant les bannières royales et impériales claquer devant ma tente!
Aussi, vous faites fausse route. Vous vous trompez avec moi. Certes, quand j'étais Chambellan de Bourgogne, je n'avais pas voulu reconnaître le marquisat, pour faire plaisir à nos amis comtois. Mais je n'ai rien contre la Provence libre, au contraire. Sinon, je ne serai pas ici, j'aurai repris les armes pour vous combattre encore.
Alors, si nous avons toutes les raisons du monde de nous haïr mutuellement, je dis pourtant: ne nous haïssons pas! Car nous avons les mêmes ennemis en ce vaste monde.

[HRP: je prends pas en compte le deuxième post, qui est pas cohérent, puisque la marquise n'est pas là/HRP]

» Arrivée de Rekkared, baron de Saint-Félix
» Avignon
» Arrivée à Avignon
» Salle d'accueil
» Bienvenue en Avignon